De nos jours, lorsqu’il est question de produits de protection des bois, il est impossible de ne pas évoquer les Composés Organiques Volatils (COV). D’une part parce qu’on sait que depuis le protocole de Kyoto de 1997, ces composés altèrent fortement la couche d’ozone, entraînant de graves conséquences pour l’environnement, et, d’autre part, du fait que les COV ont potentiellement un impact considérable sur la santé.
Définition
La famille des composés organiques volatils regroupe plusieurs milliers de composés (hydrocarbures, solvants, …) aux caractéristiques très variables. Ils ont un impact direct sur la santé (certains sont toxiques ou cancérigènes). Ce sont des gaz et des vapeurs qui contiennent du carbone, comme les vapeurs d’essence et des solvants. Ils interviennent dans le processus de formation d’ozone dans la basse atmosphère et participent donc au réchauffement de la planète. Ils entrent dans la composition des carburants mais aussi de nombreux produits courants : peintures, encres, colles, détachants, cosmétiques, solvants… pour des usages ménagers, professionnels ou industriels (pour ces raisons, leur présence dans l’air intérieur peut aussi être importante). Des COV sont émis également par le milieu naturel (végétation méditerranéenne par exemple) et certaines aires cultivées.
Les effets des COV sont très variables selon la nature du polluant. Ils vont d’une certaine gène olfactive à des effets mutagènes et cancérigènes (benzène, certains HAP (Hydrocarbures Aromatiques Polycycliques)), en passant par des irritations diverses et une diminution de la capacité respiratoire.
Afin de réduire la présence de COV dans l’air et leur impact sur la santé et l’environnement, des réglementations ont été mises en place. Et pour les produits de protection du bois que sont les peintures, lasures, vernis, laques, saturateur et huiles de protection les principaux règlements en vigueur sont la directive 2004/42/CE, dite « Directive COV », et plus récemment le décret n°2001-321.
La directive COV
La directive 2004/42/CE vise à limiter la teneur totale en composés organiques volatils de certains vernis et peintures, en vue de prévenir ou de réduire la pollution atmosphérique résultant de l’incidence des COV sur la formation d’ozone troposphérique.
Les COV concernés répondent aux caractéristiques suivantes : tout composé organique dont le point d’ébullition initial, mesuré à la pression standard de 101,3 kPa, est inférieur ou égal à 250 °C.
Cette directive a pour but de limiter la teneur en COV des produits mis sur le marché. Elle agit directement sur la composition en fixant des seuils en g/l à ne pas dépasser. Douze types différents de peintures et vernis sont concernés, parmi lesquels sept s’appliquent sur le bois. Vous pouvez retrouver ces seuils dans l’annexe II de la directive.
Cette directive a conduit au développement de nouvelles finitions et techniques d’application limitant les émissions de COV, notamment des peintures à haut extrait sec, hydrodiluables, peintures en poudre, alkydes en émulsion, et autres produits en phase aqueuse.
Teneur et émission
Une autre approche permettant d’évaluer l’impact des COV sur la santé et l’environnement est celle de l’émission dans l’air ambiant. L’émission de COV (exprimée en µg/m3 d’air) est le taux de composés organiques volatils émis dans l’air après application et séchage du produit de protection. On mesure ce taux pour l’air intérieur en particulier.
Il est impératif de ne pas confondre les deux concepts : teneur et émission. De nombreux résultats expérimentaux ont révélé que des peintures dont la teneur en COV est très faible peuvent être la source d’émissions importantes. Ce n’est pas la teneur en COV, mais bien l’émission de COV qui détermine la quantité de composés chimiques libérés dans l’air. A partir de ce constat, de nouvelles législations ont vu le jour.
Émission dans l’air intérieur
Depuis le 1er janvier 2012, l’application du décret n°2011-321 relatif à l’étiquetage des produits de construction ou de revêtement de mur ou de sol et des peintures et vernis sur leurs émissions de polluant volatils est obligatoire. Pour le moment il s’applique à tous les produits mis à disposition sur le marché après cette date. Et il s’appliquera à tous les produits mis à disposition sur le marché avant cette date à partir du 1er septembre 2013.
Il instaure l’obligation d’indiquer sur une étiquette, placée sur le produit ou son emballage, ses caractéristiques d’émission, une fois mis en oeuvre, en substances volatiles polluantes.
L’étiquette « Émissions dec 27, 2014 dans l’air intérieur » est de même typologie que l’étiquette « énergie » désormais bien connue. Elle indique le niveau de COV rendu obligatoire sur les produits de construction et de décoration. Elle comprend un pictogramme accompagné d’une lettre en grand format. Cette lettre indique le niveau d’émission du produit en polluants volatils dans l’air intérieur d’une pièce : la notation s’étend de « A+ » (le produit émet très peu ou pas du tout) à « C » (le produit émet beaucoup).
Cet étiquetage permet de rendre plus lisible l’impact pour l’homme et l’environnement des produits utilisés et permet de différencier plus simplement les produits dans les rayons. Les fabricants sont donc incités à formuler des produits contenant de moins en moins de COV, et aller ainsi vers des produits plus sains.
Mais attention, car un classement A+ ne signifie pas que le produit n’émet aucun COV. L’annexe I de l’arrêté du 19 avril 2011 contient un tableau indiquant les seuils limites de concentrations d’exposition (en µg/m-3) et les classes correspondantes. Aussi, A+ est mieux pour votre santé, mais qu’arrive-t-il si vous achetez un produit C ? Pourquoi ne retire-t-on pas ces produits s’ils sont nocifs ?
Qu’est-ce qu’on y gagne?
Sur le principe, cette réglementation vise à informer les consommateurs et à les protéger, tant pour leur santé, que sur l’impact des COV et leur existence.
La prise de conscience de la nocivité de certains produits, est bien réelle et on se dirige vers un mieux (c’est à dire des produits plus durables). Mais indéniablement, le consommateur doit faire preuve de méfiance et d’une grande vigilance s’il souhaite éviter d’être au contact de substances nocives. Au delà de l’étiquette en premier plan, il est toujours indispensable de lire la composition détaillé du produit en question.
A bon entendeur !
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Bonjour,
Merci pour votre billet sur ce sujet. Facile à lire, j’ai pris plaisir à le parcourir ! (Pour une fois ! lol). Ce n’est pourtant pas un thème facile à expliquer de façon si claire. Bravo et bonne continuation!
Sincere Felicitations pour votre blog qui est un plaisir a lire. Amicalement !